Déchet : Définition, chiffres clés et enjeux

Bref historique du déchet :

Le dictionnaire m’informe que le mot « déchet » date du XIII^ème siècle ; « ordure », terme lié à l’idée de souillure, date du XII^ème siècle), et « détritus » du XVIII^ème.

Ces termes là sont relativement récents ; mais la notion actuelle de déchet daterait du  20^ème siècle.  D’ailleurs, la rudologie (du latin rudus « décombre »), terme datant de 1985 désigne l’étude des des déchets, de leur gestion et de leur élimination. Car jusqu’au 20^ème siècle, les déchets étaient esssentiellement organiques. Avec l’apparition des engrais chimiques, à la fin du 19^ème siècle, substance réputée plus hygiénique que les rebuts des villes qui permettaient jusqu’à alors d’amender les cultures, les villes vont produire trop de « déchets », et avoir des problèmes concernant leur gestion. La prise de conscience de l’ampleur du problème n’apparaît vraiment que vers les années 60/70. L’idée du déchet ressource est déjà évoquée dans les années 70 ; mais plutôt pour produire de l’énergie par incinération ou pour du recyclage.

Aujourd’hui, jeter est un geste quotidien, automatique sur lequel la plupart d’entre nous ne  se questionne pas, même si l’on trie ses déchets. Car jeter est devenu oublier, comme si le déchet n’était plus mon problème une fois dans la poubelle. Pire, on n’en a même pas conscience. Et l’on ne s’interroge pas ou peu sur le devenir du déchet et les conséquences de cet acte automatique. Car magré sa gestion bien rodée : dans la poubelle, la poubelle dans le conteneur de quartier, puis dans le camion-poubelle, puis dans une structure de traitement, le déchet ne disparaît pas par magie pour autant.

Le sac à dos écologique :

Revenons au gobelet en plastique de tout à l’heure ; en plus du déchet de ce gobelet, il faut prendre en compte ce que l’on appelle le « sac à dos écologique », c'est-à-dire l’ensemble des déchets « invisibles » pour le consommateur et produits tout au long  de son cycle de vie (extraction et approvisionnement des matières premières, fabrication, distribution, utilisation, élimination ou recyclage). Par exemple, un jean nécessite 32 kg de matières premières (plus de 50 fois son poids) et 8000 L d’eau. C’est pourquoi nous pouvons comparer notre poubelle à la partie visible d’un iceberg de déchets.

Un lien vers une courte vidéo qui retrace la vie d’une cuillère en plastique : https://www.youtube.com/watch?v=eg-E1FtjaxY&feature=youtu.be

Que contiennent nos poubelles ?

Un français produit en moyenne 560 kg d’ordures ménagères par an (source : ADEME).

Que deviennent nos déchets ?

32 % de nos déchets ménagers finissent à l’incinérateur

26 % sont mis en décharge

26 % seulement sont recyclés

16 % sont compostés

Les infrastructures de traitement des déchets sont polluantes.

On a parfois l’image de l’incinération comme production d’énergie propre car produite à partir de nos déchets. Il en va tout autrement. D’une part tous les incinérateurs ne produisent pas d’énergie. D’autre part, l’incinération produit :

• du mâchefer (résidus imbrûlés, cendres) concentrant des polluants, notamment des métaux lourds ; à hauteur de 30 % de la masse de déchets. Ces mâchefers, utilisés parfois lorqu’ils sont jugés stabilisés pour composer des sous-couche routières, finissent souvent en décharge (double traitement).
• d’autres résidus (R.E.F.I.O.M.), particulièrement toxiques et qui sont enfouies en centre de stockage pour déchets dangereux !

Dans les décharges on entasse les déchets et on attend leur décomposition. Sont alors produits des gaz à effet de serre et une substance nommée lixiviat, issue des eaux de pluie et de l’eau contenue dans les déchets et qui récolte sur son passage divers polluants avec le risque qu’ils s’infiltrent dans les sols.

Je n’aborderai pas ici les coûts finanicers ni environnementaux de ces installations.

Alors, quelles pistes pour agir ?

A titre individuel, plusieurs pistes s’offrent à nous, par exemple :

• Réduire ses déchets car le meilleur déchet c’est celui que l’on ne produit pas.
• Repenser la notion de déchet, et développer une économie circulaire, sujet d’actualité sur lequel je reviendrai en emttant en évidence ses points forts et ses limites.
• Trier ses déchets
• Traiter chaque déchet au cas par cas pour trouver la solution qui nous convient.

Je vous proposerai dans mes prochains billets des actions concrètes, et j’aborderai également les pistes à l’échelle de la municipalité, sujet très actuel en raison des prochaines élections.

En conclusion, étant donné l’impact global de la production des objets et du traitement des déchets, la démarche zéro déchet permet a minima de réduire notre impact environnemental sur plusieurs niveaux : préservation des ressources, réduction des pollutions, limitation du changement climatique, et de préserver notre santé.

Nous verrons par la suite qu’elle favorise l’économie sociale et solidaire, et qu’elle va souvent de pair avec une démarche de sobriété, de simplicité volontaire.

Nullement réservée à des écologistes militants, c’est une démarche pleine de sens, aux enjeux cruciaux et qui peut être progressive et pratiquée à différents niveaux.